« Il est plus doux de donner que de recevoir », nous disait Epicure. Encore faudrait-il avoir quelqu’un à qui donner. Quid de ces personnes seules en ces temps de fêtes ? Réjouissances et plaisirs sont au programme de nombre de familles et amis. On prépare des sapins, on décore la maison, le jardin. On fait des achats pour des menus élaborés et festifs. L’ambiance est plutôt joyeuse. Et pourtant, l’on sait souvent que derrière les figures souriantes et enjouées se cachent parfois des lourdeurs et des secrets. On accepte la trêve parce que c’est Noël. On évite les sujets qui fâchent, les piques et autres provocations. Noël, fête de l’hypocrisie ? D’aucun pourrait se le dire. Pourtant, bien intérieurement, on s’abstient, on se retient bien souvent pour tenter de préserver un lien qui n’a pourtant plus toujours sens ou qui est bien abîmé. Alors quel est le sens de s’offrir des cadeaux ? A quel jeu jouons-nous ? Finalement ce geste d’offrir est au service de quel enfant intérieur ? Celui, blessé, qui rejoue encore le même jeu de donner pour être aimé, reçu, accueilli ? Le jeu est-il alors déjà pipé ? Celui qui apaisé tente un geste, un mouvement pour créer de la nouveauté. Oui, une nouvelle tentative pour nourrir et renforcer un lien souffrant. C’est ça la trêve de Noël, du moins je lance une invitation à l’envisager ainsi. Et par la même occasion, d’ouvrir grand les bras et le cœur pour recevoir, sans condition. Car recevoir serait encore plus difficile que donner. Recevoir un cadeau, un témoignage, une attention, de la considération, ce dont nous manquons tous à un endroit ou à un autre. Nombre de personnes que je connais sont en difficulté avec le recevoir. A bien y regarder, je le suis aussi parfois. Recevoir un compliment, un hommage, un feed-back positif. Comme si on ne nous l’avait pas enseigné. Alors je lance une autre invitation. Lorsque quelqu’un vous fait un cadeau, de quelque nature que ce soit. Un cadeau sincère j’entends. Inspirez profondément pour mettre tout au-dedans de vous le bon de cette offrande. Inspirez pour nourrir votre être de l’attention, même si ce n’est pas ce qui vous aurait fait plaisir, nourrir votre être de la considération que cet autre vous porte dans ce geste.

De la même façon que vous appréciez être reçu dans votre don, appréciez ce que vous recevez.

Allez, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et un JOYEUX NOEL !